La colère qui enfle en elle, ne l’aide pas à se calmer et à réfléchir calmement. Non loin de là même. Zelda a tout envie d’envoyer bouler. Hier, elle s’est disputée avec Andy, et pas qu’un peu. La blonde a appris que les parents ne voulaient plus de l’enfant qu’elle porte et a affirmé qu’elle n’allait pas le garder. Mais Zelda elle, a vu en ce futur bébé, un moyen de fonder une famille. Parce que oui, même si elle est jeune, elle sait qu’Andréa est son seul et unique amour. Même si ses initiales ne sont pas sur son poignet, elle sait que la blonde est celle qui lui faut. Après tout, les parents Davenport n’ont pas les initiales de l’un ou de l’autre sur leurs poignets respectifs. Et pourtant, ils ont quand même eu des enfants et vivent le parfait amour, sans bavure ni autre problème.

Assise sur le sable, Zelda regarde les vagues qui se dessinent dans la mer. Le vent vient faire virevolter ses cheveux, mais ça pourrait presque la calmer. Elle est partie de l’appartement après sa dispute avec Andréa. Elle n’a pas cherché. Elle n’a pas prévenu Anna. Elle n’a prévenu personne. Elle est juste sortie, sans veste sur le dos, simplement ses clés dans sa poche et elle a marché. Zelda a tenté de se vider de la tête, de penser à autre chose, mais elle ne cessait de revoir Andy lui dire qu’elle ne voulait pas garder cette enfant. Et ce qui a encore plus blessé Zelda, c’est quand la blonde lui a balancé l’histoire des initiales qu’elle a au poignet. Elle n’a pas celle d’Andréa alors que cette dernière à celle de Zelda. Mais les âmes sœurs, ça va par deux. Alors si Andy à celles de Zelda, c’est sûr que cette dernière doit avoir une erreur au poignet. Et même si ce n’est pas un problème, Zel’ ne veut personne d’autre dans sa vie. Elle aime Andy plus que tout au monde.

Se relevant vivement, elle enlève les grains de sable encore accrochés à son jean, avant de tourner les talons. Vu qu’elle ne veut pas rentrer chez elle pour ne pas croiser Andy, elle va aller chez son frère. Eteignant son téléphone pour ne pas voir les nombreux appels manqués d’Andréa, elle marche. Le vent la fait frissonner, mais ça la calme. Marchant, elle arrive chez son frère. Heureusement qu’elle a pensé à prendre son trousseau de clés. Ouvrant, elle va vers la cuisine pour se servir à boire. Avec l’air marin, elle a la bouche pâteuse. Tournant les talons, la brune tombe nez à nez avec son frère. Le verre qu’elle tient à la main vient s’écraser contre le sol, mais elle s’en moque. Non toute la colère qu’elle a en elle, se rallume en voyant l’état du visage de son grand frère. « Tu te fous de ma gueule Ezra Davenport ! T’as vu ta tronche ! Putain mais t’es obligé de te battre tout le temps ! Merde tu fais chier ! » Elle est énervée, blessée et c’est pour ça qu’elle est vulgaire, elle qui ne l’est jamais. Soupirant, elle va dans la cuisine chercher la pelle et la balayette, avec du sopalin. Elle ramasse son verre brisé sans regarder son frère. Puis elle le bouscule d’un coup d’épaule et va dans la salle de bain. Il est toujours abîmé. Et les parents vont encore lui faire une crise. Revenant, elle lui indique le canapé de la main. « Assis et ne discute même pas ! » Parfois, elle se demande si ce n’est pas elle la grande sœur. Rapprochant la table basse, elle pose ses fesses dessus et sort compresse et alcool, avant de tapoter l’arcade de son frère. « J’en ai marre de te soigner Ez’. J’en ai marre d’entendre les parents te dirent que tu n’es pas comme ils le désirent. Pourquoi tu t’es battu encore ?! » Sa voix est lasse de ces dernières heures. Mais elle le soigne quand même. Parce que c’est son frère et qu’elle aime plus que tout.

Son frère, c’est toute sa vie. Elle l’aime au-delà des limites et serait prête vraiment à tout pour lui. Et ce, depuis toujours et malgré leurs quelques années de différences. C’est vrai que jamais la différence d’âge ne s’est posée entre eux, car ils ont toujours été soudés comme pas possible. Si bien que Zelda ne comprenait pas, quand elle était plus jeune, pourquoi ses amis critiquaient toujours leur frère ou sœur. Non, elle, elle était heureuse d’avoir un grand-frère. Elle savait que dans n’importe quelle situation, elle pouvait avoir une oreille attentive. Mais quand elle le voit comme là, elle a juste envie de l’étrangler un peu plus. Elle en a marre de le voir rentrer blesser. Marre de savoir qu’il s’est battu. Marre de le voir jouer au con. Marre d’être la grande-sœur avec lui et non la petite. Ouais, elle a beau aimé son frère plus que de raison, son comportement de gamin la met très facilement hors d’elle. Surtout qu’Ezra sait parfaitement que leurs parents vont encore lui faire une crise, au prochain dîner en famille. Que leur père va encore lui dire qu’il n’est pas le fils parfait, qu’il est une honte au nom de nos ancêtres. Et comme d’habitude, elle ne pourra pas le défendre, tout ça parce qu’elle est bien loin des traditions familiales en aimant une femme … Un nouveau look ? Elle le fusille du regard, ayant envie de le baffer. Partant à la cuisine, Zelda prend ce dont elle a besoin pour ramasser son verre brisé. Son frère reprend la parole, mais elle ne lui répond pas. Non, elle en a marre que tout semble amuser son frère. Elle en a marre qu’il se batte sans cesse. La brune a envie de lui faire ravaler son sourire, mais à la place, elle bouscule son frère pour se diriger vers la salle de bain. Attrapant la trousse de premier secours, elle revient dans la pièce et indique le canapé d’un signe de la main, en parlant d’un ton froid. Lorsqu’il lui répond, elle le fusille de nouveau du regard. « Arrête de faire l’idiot ! » Sa patience est mise à rude épreuve avec son frère. Déjà que la brune n’est pas au meilleur de sa forme. Prenant place sur la table basse qu’elle rapproche, Zelda reprend la parole, montrant combien elle est lasse. Lasse de devoir le soigner à chaque fois, lasse d’entendre d’avance les propos de leurs parents … Aussi, elle lui demande pourquoi il s’est battu cette fois-ci. De toute manière, il trouve toujours des excuses et elle est presque sûre qu’aujourd’hui, ne fera pas exception. Quand il commence à prendre la parole, elle lève un sourcil septique. Bien sûr … Là, elle a beaucoup de mal à le croire. Comme d’habitude … Toujours une fille. Des fois, elle se dit qu’elle aimerait que son frère arrête de défendre des personnes qu’il ne connaît même pas. Au moins ça lui éviterait un peu les ennuis ! Et ça éviterait à Zelda de devoir soigner ses blessures à chaque fois. Quand il lui répond que ça pique, en se reculant, la brune le fusille de nouveau du regard. « Tu vas arrêter de faire le gamin ? Tu veux te battre, eh bien, t’assumes ! Rapproche ta tête. Maintenant. » Sans lui laisser le choix, elle attrape de sa main libre son menton pour tamponner l’arcade sourcilière de son frère. Mais quand il la force de nouveau à arrêter, Zelda est prête à râler de nouveau. Mais les mots d’Ezra l’arrêtent. Soupirant, elle se passe une main sur le visage. Comment lui expliquer, alors qu’elle ne peut pas lui dire la vérité ? « J’ai quelqu’un … enfin c’est compliqué. On s’est disputés fortement, et je suis venue là pour trouver du réconfort auprès de mon frère … Mais bien sûr, il fallait que tu te battes et que je me retrouve à te soigner. Comme si ma journée n’était pas assez pourrie comme ça … » Soupirant, Zelda se mord la lèvre pour ne pas pleurer. Elle veut elle de cet enfant qu’Andy porte … Mais la blonde n’en veut pas et … Et Zelda ne sait plus où elles en sont toutes les deux. Elle aime Andréa plus que tout mais comment faire pour qu’elles ne se déchirent pas à propos de l’enfant … « Enfin voilà. Ton visage n’est pas responsable de tout mais en grande partie quand même. »